Quelques v�rit�s sur les "signes � tr�sors"
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La pierre pierre tendre, le calcaire surtout, a de tout temps attir� les auteurs de graffitis, mais tous n'avaient pas quelques secret � r�v�ler. Certains murs peuvent �tre ainsi, comme celui-ci, recouverts de plusieurs couches de signes en chev�tr�s.
A noter : le signe de gauche plus intriguant que les autres... Il figure ce que l'on nomme un calvaire stylis� et n'est pas le fruit d'un hasard graphique.
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Le fait d’automatiquement " marquer " d’un signe l’endroit o� l’on cache quelque chose est un vrai r�flexe humain. Il n’est pas un esprit, aussi futile soit-il, qui confierait le tr�sor de toute une vie, de toute une famille et, souvent, de plusieurs g�n�rations, au hasard le plus pur, sans prendre le moindre rep�re.A noter : le signe de gauche plus intriguant que les autres... Il figure ce que l'on nomme un calvaire stylis� et n'est pas le fruit d'un hasard graphique.
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Essayez donc d’enterrer quelque chose dans une for�t en ne prenant que des rep�res visuels, par exemples des arbres remarquables, laissez passer quelques semaines seulement et...revenez sur place d�terrer votre faux magot.
C’est une exp�rience qui m�rite d’�tre r�alis�e.
Si vous avez cach� votre " machin " en hiver et que vous revenez au mois de mai, vous n’aurez aucune chance de retrouver quoi que ce soit... Alors, des ann�es apr�s, pensez-donc !
Pas question bien-s�r de repeindre en rouge le mur qui marque votre cachette en indiquant dessus " tr�sor " avec une fl�che verte � pois jaune ; non, loin de l� ! Votre pr�occupation premi�re, justement parce que vous cachez pour prot�ger, sera de marquer malgr� tout le coin, avec un signe fait pour r�sister au temps sans qu’il devienne non plus trop visible.
Et, comme vous n’�tes apr�s tout qu’un homme, que vous �tes press�, vous allez automatiquement utiliser une marque " mn�motechnique " tir�e de votre culture.
Or, vous allez �tre surpris de vous en apercevoir � la lecture de cet article, dans toutes les civilisations et � toutes les �poques, ces signes particuliers sont rest�s immuables, comme si ils �taient tir�s d’une sorte de l�gendaire intrins�que � l’esprit d’imagination de l’esp�ce humaine.
Donc, si on cache, on laisse une marque...et cela para�t �vident et naturel.
Par contre, ce qui l’est moins, c’est la d�marche syst�matiquement prise et reprise par beaucoup d’auteurs ayant, � la suite de Robert Charroux, travaill�, entre les ann�es 1960 et notre �poque, aux r�gles de la chasse aux tr�sors.
Avec leurs alphabets runiques, babyloniens et leurs clavicules de Salomon, ils ont tant et si bien mont� l’imagination du lecteur que, pour celui-ci, souvent, l’�quation vraie est signe = tr�sor !
Cette na�vet�, savamment entretenue, a fait na�tre des g�n�rations de chercheurs qui vous vendraient un tr�sor templier derri�re chaque signe grav� au chevet d’une �glise !
Si il fallait qu’un tr�sor se trouve pr�s de chaque signe grav� dans un mur, il y aurait, croyez-moi, bien plus de d�couvertes de tr�sors.
C’est un peu comme si, consid�rant les tags comme une symbolique moderne, on voyait des tr�sors derri�re tous les murs macul�s.
J’ai ainsi le souvenir de chercheurs " herm�tistes " qui voyaient osiris derri�re chaque " zizi " grav� sur les parois des tours de la citadelle militaire de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais). Dans le m�me esprit, le moindre visage grav� �tait automatiquement consid�r� comme l’Herm�s des alchimistes. Il n’aurait pas fallu laisser tra�ner ces joyeux po�tes dans nos rues de banlieues ! que n’auraient-il imagin� � chaque tag rencontr� !
Un tel raisonnement conduit � oublier les signes protecteurs, grav�s dans les �curies ou les �tables pour prot�ger les b�tes des sorciers ; les gravures de d�soeuvr�s occupant ainsi le temps, qu’ils soient soldats sans guerre ou prisonniers ; les signes de po�tes (les amoureux qui gravent les troncs d’arbres ne pensent en fait, qu’� laisser la marque...du pass� projet�e dans le futur).
Et puis, il y a les simples marques de t�cherons ! Nous y reviendrons plus loin. Constellant les murs de tous les monuments m�di�vaux, ce sont des figures g�om�triques dont le seul r�le �tait d’assurer la nourriture de leurs auteurs, mais auxquelles on a fait un peu tout dire...
Il faut savoir que, contrairement � ces symboles comptables, bien �vidents, les " signes � tr�sors ", les vrais, sont faits pour perdurer, mais rester le moins visible possible...
C’est pour cette raison qu’ils sont assez peu marqu�s, souvent m�l�s � d’autres anodins, et la plupart du temps situ�s en bas des murs. Ainsi plac�s, ils �chappent � l’oeil du marcheur solitaire et d�fient le temps, les murs croulant toujours...par le haut.
Ayez toujours pr�sente � l’esprit l’affaire des tr�sors de saint-Wandrille (Seine-Maritime).
Voil� trois pots d’or qui avaient �t� mur�s vers 1750 derri�re de simples pierres, facile � �ter puisque, sans outil, des enfants y sont parvenus. Devant ce mur passaient aussi des gens toutes les semaines, pour se rendre � la chapelle qui le termine. Or, entre 1750 environ et l’ann�e de la trouvaille, deux si�cles se sont pass�s sans qu’un seul de ces trois signes n’alerte qui que ce soit !
� cela, existent deux raisons. Tout d’abord, ces signes �taient grav�s � la hauteur de t�te d’un homme � genoux. C’est dire si il fallait bien se baisser pour les voir sans que leur image soit �cras�e par la perspective. C’�tait d’ailleurs logique, car am�nager des caches dans un mur est bien-s�r plus pratique � genoux que debout...
Ensuite, ces signes �taient d’un anodin absolument stup�fiant (simples figures g�om�triques) et agenc�s sur un mur de pierre tendre couvert d’autres gravures de toutes �poques.
L�, les signes pouvaient effectivement passer parfaitement inaper�us pendant des si�cles, ce qui fut le cas. Il suffisait au graveur d’avoir bien en m�moire ses symboles pour �tre, toute sa vie, capable de retrouver les caches.
Tous ces signes, lorsqu'ils sont rencontr�s, m�ritent l'attention. La croix (1), qu'elle soit couch�e ou debout constitue un indice directionnel. En (2) et (3), on remarque les figurations les plus couramment utilis�es pour symboliser le soleil, l'or m�tal . Les signes (4) et (5) ont exactement le m�me sens. Le signe (6), qui figure la lune, rapelle l'argent. Pas la peine, � la lecture de ces lignes, de vous rendre � Saint-Wandrille ! Depuis la triple trouvaille maintenant d�j� cinquantenaire, des milliers de farfelus sont venu y ajouter leur petit logo, rendant toutes interpr�tations ou datations de signes absolument impossibles.
Bien, ces mises au point effectu�es, partons d’abord de quelques signes ou alphabets faussement trait�s par des auteurs en mal de pagination comme des pistes � tr�sors, pour en arriver aux symboles immuables qui devront n�cessairement retenir votre attention si vous �tiez amen� � les d�couvrir, en lumi�re rasante, sur quelque mur d’�difice.
Faux signes � tr�sors et faux alphabets d’initi�s
Pour une fois, nous allons commencer le menu par le plat de r�sistance : les Templiers. Ah, ces Templiers, que n’a t’on invent� � leur sujet !
Comme personne ne sait rien de leur rituel, on a imagin� des flop�es, tous plus occultes les uns que les autres, mais aussi des " signes d’initi�s " ou m�me des alphabets templiers, qui vont puiser dans un imaginaire d�suet qui, malheureusement, continue de polluer l’univers de la vraie recherche des tr�sors cach�s.
Je connais ainsi bien des malheureux qui voient des hordes de Templiers en fuite derri�re le moindre signe grav� sur un mur, devant le moindre calvaire � pied octogonal (comme si les Templiers avaient invent� l’octogone !) et qui se p�ment devant le premier pigeonnier venu, m�me si il ne date que du XIXe si�cle.
Le plus d�lirant dans ce domaine reste ce chercheur qui avait trouv�, au fond de la carri�re de Saint-martin-le-Noeud, pr�s de Beauvais, tout au fond des galeries, trois gros blocs de pierre rest�s depuis des ann�es en cours d’extraction.
Comme les Templiers ont effectivement un temps eu des droits sur cette carri�re, on pense naturellement que leur tr�sor pourrait s’y trouver entrepos� (cela para�t tellement logique !). Pour notre chercheur, c’�tait devenu, sans raisons solides...une intime certitude. Un jour, explorant ces souterrains (j’ai assist� � la sc�ne), ne voil� t’il pas qu’il tombe en admiration devant ces trois blocs, levant les mains au ciel et proph�tisant : " Trois Pierres carr�es...bien-s�r, le tr�sor est l� ! ce sont les Templiers qui on ramen� le nombre " pi " d’orient " !
D’abord, les Templiers n’ont pas ramen� PI d’Orient. On savait faire des cercles corrects, en Europe, avant le XIIe si�cle...
En outre, vous imaginez un peu le code d’initi�s ! Trois pierres carr�es = bien-s�r, le secret de la circonf�rence ! Bon Dieu ! Il y a forc�ment un tr�sor derri�re tout cela !
L’�crivain Umberto Ecco a bien stigmatis� ce travers humain de croire tout ce que l’on imagine en d�cortiquant, dans l’un de ses derniers romans, les mesures d’un simple kiosque � journaux standard " Hachette ", tels que l’on peut en voir sur les boulevards des grandes villes. Se poussant au jeu, par d�rision, il y a trouv� Pi, mais aussi les Cathares, les Templiers, J�sus-Christ....et les caravanes passent !
C’est � croire que toutes les connaissances de l’humanit�, toutes religions confondues, ont �t� concentr�es dans les kiosques � journaux " Hachette " !
Les "faux" signes templiers qui, en fait, appartiennent � la pure fantaisie. Le (1) �voquerait une cache � ouverture m�canique, le (2), un r�seau de souterrains; le (3), deux �tages superpos�s de souterrains, le (4) : "danger" !!, le (5) : une cache. Les (6) et (7) ont des sens diff�rents selon les auteurs.
Rappelons que les m�canismes (caches m�caniques ou pi�ges) pr�tendument agenc�s par les Templiers sont de la pure fantaisie. C’est excessif, bien-s�r ; c’est de la d�rision, mais elle est faite pour grossir, comme une caricature, un comportement de certains chercheurs qui pollue r�ellement notre activit�.
Revenons-en � nos alphabets et signes fantaisistes : les Templiers.
Dans les ann�e 1960, l’�crivain Robert Charroux, pr�curseur, avec ses prototypes de d�tecteurs de m�taux, de la moderne chasse aux tr�sors, avait distill� dans " Tr�sors de France, Tr�sors du Monde ", un tableau explicatif des " signes Templiers " r�put�s " � tr�sors ".
On pouvait y voir, en particulier, affubl� du sens : " poussez ou frappez � cet endroit, une cache s’ouvrira ", l’un des fameux signes de Saint-Wandrille. Il s’agissait, pour celui-ci, d’un rectangle coup� en deux parts �gales en son milieu par une simple barre. Or, ce signe n’a jamais rien eu de particuli�rement templier, puisqu’il n’a �t� relev� que dans l’affaire de Saint-Wandrille, pour un d�p�t emmur� sous le r�gne de Louis XV, soit plus de quatre si�cles apr�s la chute de l’Ordre. De m�me, il n’y avait pas de m�canisme � pousser ou � frapper � Saint-Wandrille. Certes, le signe �tait bien grav� sur la pierre fermant la cache, mais celle-ci �tait tout simplement scell�e. Ce constat offre une bonne occasion de tordre d�finitivement le cou � ces traditions style Thierry la Fronde, de tr�sors r�put�s cach�s derri�re des m�canismes mettant en action de faux murs, des portes ou des fonds de chemin�es. Dans l’histoire des tr�sors cach�s, et croyez-moi qu’il s’en est d�couvert dans le pass�, jamais il n’a pu �tre possible de trouver trace, r�elle, d’un seul tr�sor dissimul� et prot�g� par de tels m�canismes. La raison est bien simple : il n’est pas une corde tendue, pas une poulie et pas un ressort qui puisse survivre au temps, mis � part peut-�tre, mais c’�tait l� un tr�sor de roi, la fameuse armoire de fer de Louis XVI. En outre, pourquoi aller s’ing�nier � r�aliser de complexes m�canismes alors qu’un simple trou en terre ou une pierre descell�e suffisent � cacher de v�ritables fortunes ?
En revanche, la marche escamotable des escaliers � vis de commanderies (la septi�me en partant du bas) et le vide qu’elles couvrent souvent appartiennent au pure domaine de la r�alit�. C’�taient bien des caches faites pour �tre utilis�es, en cette �poque ou les banques n’existaient pas, mais il n’ai pas dit que toutes aient servi, loin de l�. de plus, les authentiques escaliers de commanderies restent une chose tr�s rare. En outre, pas de m�canisme l� dedans, puisqu’il fallait desceller la pierre pour avoir acc�s au creux. C’�tait donc une cachette " permanente ".
Cet "alphabet" des Templiers remonte en fait au XIXe si�cle. Il fut un peu utilis� par les loges ma�onniques. Jamais on ne vit de tels signes grav�s sur des murs de commanderies. Dans le m�me registre, tous les signes dits " templiers " que nous propose Charroux et qui ont souvent all�grement �t� repris sans analyse critique par d’autres �crivains (ce sont exactement les m�mes), n’ont aucun sens. Le " tr�sor avec quatre possibilit�s d’acc�s " est une chim�re. Lorsque quelqu’un planquait ses �conomies, l’exp�rience des authentiques tr�sors prouve qu’il n’avait pas n�cessairement le go�t � jouer aux jeux de pistes. C’est idem pour le 2 et 4 m�lang�s qui signifieraient " danger ". On n’a jamais vu aucun m�canisme de " pi�ge " dans aucun souterrain dit templier. Si, m�me, de tels agencements avaient exist�, ils n’auraient pas surv�cu au temps.
Dans le m�me registre, on peut lire chez certains auteurs pourtant aussi s�rieux que M. Henri de Lens (page 227 de son livre " Tr�sors enfouis de France ") : " Si, par exemple, vous trouvez un A fortement grav� sur une chemin�e, exercez dessus une forte pression, tournez, et, vraisemblablement une cache s’ouvrira "...et nous voil� repartis pour Thierry la Fronde...
Le m�me auteur, d’ailleurs, sur le m�me ouvrage, s’interroge sur le sens " tr�soraire " qu’aurait, selon lui, le p�lican s’ouvrant les entrailles sculpt�e en haut du portail se Saint Wandrille. C’est, tout simplement, la figuration symbolique du sacrifice de J�sus. Chez les Francs Ma�ons, c’est aussi l’embl�me du 18e degr�, celui de Rose-Croix. Il serait fallacieux de penser qu’il a �t� sculpt� dans ce monast�re, comme dans beaucoup d’autres, pour r�v�ler aux profanes ou aux initi�s l’emplacement de caches tr�soraires...
On ne sait pas d’ailleurs pourquoi, mais cet auteur voit en outre une " spirale " grav�e sur l’une des trois fameuses pierres de Saint-Wandrille...mais il n’y en a jamais eu, les signes " � tr�sors " ayant en l’occurrence �t� un double rectangle, un calvaire et une sorte d’angle. D�cid�ment, celui qui avait d�cid� de confier � ce mur anonyme une fortune en or n’avait pas fait preuve d’une tr�s grande imagination.
Le pseudo " alphabet secret des templiers " souvent reproduit dans les ouvrages disons " un peu l�gers ", n’a pas plus d’existence v�ritable que les signes que nous venons d’�voquer. Ce m�me " alphabet " a d’ailleurs �t� attribu� aux pirate La Buse, lui aussi suppos� enfouisseur d’un tr�sor et aux Francs Ma�ons. En r�alit�, il a vu le jour au XIXe si�cle, sous la plume d’auteurs un peu romantiques.
Et puis sinc�rement, imagine t’on quelqu’un mettant au point un cryptogramme pour r�v�ler au monde o� il a cach� son tr�sor, alors qu’il le sait parfaitement et ne l’a dissimul� que pour pouvoir, lui et lui seul, un jour, le r�cup�rer !
On se m�fiera donc toujours, et de fa�on syst�matique, des interpr�tations qui peuvent �tre un peu h�tivement faites � partir de signes grav�s dans des murs.
Cela ne veut pas dire, comme nous l’avons signal� plus haut, que des signes grav�s sur des arbres, des pierres, des murs, ne conduisent pas, assez souvent, � des tr�sors, loin de l� ! Nous avons vu tout � l’heure que toute personne qui �tait amen�e � cacher ses �conomies usait syst�matiquement de tels rep�res. Cela dit, les vrais signes " � tr�sors " n’ont rien � voir avec ceux qui nous sont syst�matiquement propos�s par une litt�rature fantaisiste.
Encore un calvaire grav� avec le plus grand soin. Remarquez son socle, invers� par rapport � celui de la photo ci-dessus.
Seul le cercle, surtout si il est point�, �chappe � la r�gle. Depuis la nuit des temps, il est le symbole de deux �l�ments : le soleil et l’or, souvent associ�s dans nos traditions. C’est donc tout naturellement que l’homme l’a utilis� en priorit�, inconsciemment, pour marquer les endroits o� il avait cach� des valeurs, certain, ainsi, de pouvoir reconna�tre l’endroit.
Le cercle et ses variantes pr�sentent un net avantage par rapport � la croix : la marque est plus discr�te. Une croix, une fl�che, cela veut dite " l�, ici ! ". Un cercle, c’est neutre et banal.
Remarquez comme l’enfouisseur des trois pots d’or vus pr�c�demment a pris un soin inou� � utiliser des signes anodins, semblables aux centaines d’autres qui, d�j�, tapissaient le mur dans les entrailles duquel il avait oeuvr� pour cacher son or !
Voil�, c’est aussi simple que cela et, tous les cercles, cercles point�s, � croix ou simplement ovalis�s que vous pourrez rencontrer lors de vos investigations m�ritent le d�tour.
Les signes sans rapport avec la chasse aux tr�sors. Le (1), l'�p�e, ne se voit que tr�s rarement sur des murs. Le (2) est un d�riv� des symboles solaires. Les signes (3) et (9) ne sont que des marques de t�cherons.
Quand aux signes astrologiques, inutile de vous dire que rares �taient les simples paysans, ou m�me les seigneurs de guerre qui, pour les p�riodes troubles qui nous int�ressent, en connaissaient l’exacte signification. On ne s’�tonnera donc pas qu’ils soient absents des v�ritables affaires de tr�sors. On ne les trouve en fait que dans des cas tr�s particuliers, mettant en jeu des tr�sors suppos�s cach�s par de grands lettr�s...ce qui est loin de faire la majorit� dans le domaine qui nous int�resse.
Enfin, pour terminer ce tour d’horizon des faux " signes � tr�sors ", nous ne pouvons manquer, bien entendu, d’�voquer les symboles propres aux tailleurs de pierres.
Les remparts des villes de Provins et de Poitiers sont, comme beaucoup d’autres, constell�s de signes bizarres dans lesquels bon nombre d’auteurs un peu fantaisistes ont syst�matiquement voulu voir des signes � tr�sors, donnant des indications sur des caches. On en trouve aussi sur les murs du vieux Louvre de Charles V, r�cemment d�blay�s. Ces marques dites de t�cherons avaient un tout autre but dans la r�alit�. Chaque ouvrier, au Moyen �ge, marquait ainsi ses pierres finies, bien taill�es, afin d’�tre certain de se les faire payer lorsqu’elles seraient agenc�es dans l’�difice. Il y avait tout un code dans le domaine. Il faut bien se rappeler que, tailler une pierre d’un demi m�tre cube parfaitement en arc de cercle, comme celles destin�es � une tour, repr�sentait alors un travail de plusieurs jours, voire, dans certains cas, plusieurs semaines. Il n’�tait donc pas question de laisser filer sa paie en fin d’ouvrage, d’o� ce code. Chaque ouvrier avait ainsi, pour la vie, " sa " marque, bien diff�rente de celles des autres. Ce sont elles que l’on peut encore observer, surtout sur les murs de Provins, cit� dont les murailles furent �difi�es � grand renfort d’une main-d’oeuvre import�e pour la circonstance d’autres r�gions.
Il serait donc stupide de voir un tr�sor derri�re chaque signe �trange grav� sur un mur, ceux pouvant �tre en rapport avec d’authentiques d�p�ts restant ceux que nous avons signal�s comme tels au long de cet article.
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